TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS, UN ÉVANGÉLISTE A LA TÊTE D’UN GRAND « TEMPLE DE LA PROSTITUTION» A HOUNDE

 

Après la découverte de la vente aux enchères d’êtres humains en Libye comme esclaves,  une vague d’indignation s’était emparée de tous, notamment en Afrique. Des condamnations par-ci et les appels à l’aide par-là, venant des dirigeants comme des citoyens. Ces réactions témoignaient si besoins en était encore, de la gravité de ce qui se passait depuis la Libye. Et pourtant, ce que d’aucuns ont appelé « esclavage des temps modernes », se pratiquent aussi plus près de nous ici au Burkina, même si les modes opératoires peuvent différer. C’est le cas des pratiques auxquelles cet homme de nationalité étrangère, se faisant appeler pour un  évangéliste  s’adonnait à Houndé dans un lieu qu’il appelait « Mini-hotel ». Les faits attribués à  l’ «évangéliste » d’un autre genre, tels que ressortis dans différents témoignages, donnent parfois froid dans le dos.

 

Le maquis – restaurant « LES 4 SAISONS » restera-il définitivement fermé ? Ou du moins que va-t-il devenir ? Ces questions traversent certainement des esprits à Houndé, depuis l’incarcération du propriétaire dudit maquis à la maison d’arrêt et de correction de Boromo. Lui qui se surnommerait Friday, est suspecté de trafic d’êtres humains et de séquestration de jeunes filles, condamnées à la prostitution dans l’enceinte du maquis.

Quel est le mode opératoire de Friday ?

L’homme se rendrait dans son pays d’origine, un pays de la sous-région et se ferait passer, semble-t-il, pour quelqu’un qui est en mesure de faire partir des jeunes en Europe, notamment des filles, qui seront employées dans des entreprises. Dès lors, il propose ses services aux familles de ces cibles. Et comme il faut s’y attendre, certains parents de jeunes filles tombent sous le coup de sa séduction ou plutôt sa supercherie. Bien entendu, les services de Friday ne sont pas gratuits. Les familles de chaque fille candidate pour le départ vers l’Eldorado, sont appelées à débourser une somme d’au moins 2 000 000 frs CFA. Une fois l’argent encaissé et les filles à sa disposition, Friday embarque avec elles, avec pour destination le Burkina Faso, qui selon le « maitre passeur » n’est autre qu’un pays de transit vers la destination finale. Mais une fois au Burkina Faso, les filles sont conduites  à Houndé, au maquis – restaurant « Les 4 SAISONS », où elles peupleront les chambres closes qu’on y trouve, et elles sont contraintes à la pratique de la prostitution. Tenez-vous bien que ce lieu de débauche, situé à environ 3 km du centre-ville, au  sud – est de Houndé dans la province de Tuy, n’a autre promoteur que le sieur Friday. Dès que les filles y mettent pied, le lieu se transforme en une sorte de prison pour elles. Elles n’ont plus le droit de sortir, ni la possibilité de communiquer  encore moins d’utiliser  de téléphones portables. Pire, leurs documents d’identité sont confisqués.  Le seul droit qui leur est reconnu ou plutôt imposée par le promoteur du maquis, avec la complicité de sa femme, semble-t-il, c’est de se prostituer aux clients du maquis.

LES 4 SAISONS

Une trentaine de filles au service de Friday.

Le maquis – restaurant « Les 4 SAISONS » n’est pas la seule destination des filles que Friday fait venir. Un autre lieu d’accueil se trouverait dans le site d’orpaillage V7, situé dans un village de la province du IOBA.  Sur ces deux sites, une trentaine de filles seraient présentes. N’eut été le fait qu’une d’entre elles ait pu s’échapper,  Friday ne serait toujours pas inquiété pour ces pratiques. En effet, MD fait partie de ces filles victimes de Friday. Depuis qu’elle a pu se tirer d’affaire et trouver asile chez une bonne volonté à Houndé, malgré la peur qui l’anime, elle n’a pas hésité un instant à se confier sur le calvaire qu’elle vivait au maquis – restaurant « Les 4 SAISONS ». Elle qui veut retourner dans son pays, a souhaité  que les autres filles victimes du trafic de Friday puissent  recouvrir également la liberté. Ces filles nigérianes sont dans cette situation depuis des annés. Au moins un an pour les plus nouvelles alors que les plus anciennes comptabiliseraient environs trois ans. Mis au courant des cris de détresse de MD, les responsables  de la Boutique de Droits du MBDHP / Tuy, reconnaissent avoir plaidé pour sa cause. Ils ont, par la suite, saisi le Procureur du Faso                                                                                                          près le Tribunal de grande Instance de Boromo, pour qu’il juge de la nécessité de donner une suite judiciaire à l’affaire. Une fois saisi, et à la lumière des informations complémentaires qu’il a pu certainement obtenir, le Procureur n’a pas hésité longtemps a délivré un mandat de dépôt contre Friday et certains de ses complices. Depuis octobre 2017, ils méditent tous sur leur sort à la maison d’arrêt et de correction de Boromo, en attendant que l’instruction du dossier soit totalement bouclée pour jugement. Certaines personnes impliquées dans l’affaire seraient en cavale. C’est le cas de la femme de Friday, qui serait son principal complice. Elle est introuvable depuis l’éclatement de l’affaire. Malgré qu’elle soit activement recherchée, cette dame aurait pu effectuer une transaction financière d’au moins 60 millions de francs CFA par le biais d’un établissement bancaire dans la zone de Bobo, nous a-t-on confié à Houndé en fin novembre 2017.

Friday encourt jusqu’à 10 ans de prison

Si les faits de « traite d’êtres humains et de séquestration », sont reconnus contre Friday, il encourt une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans. De sources concordantes, Friday avait déjà été arrêté et conduit à la maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso pour des faits similaires. Pour dire que l’on a affaire à un récidiviste, ce qui pourrait alourdir la peine encourue.

En attendant, le maquis – restaurant « Les 4 SAISONS » est fermé. Les victimes de Friday ont recouvré la liberté et attendent que justice leur soit rendue. Que « la vérité soit connue et que justice soit rendue », c’est effectivement le vœu cher au Secrétaire Permanent de la Boutique de Droits du MBDHP à Houndé SOME Winsofan Maturin Augustin, qui dit suivre de près l’affaire.

Après leur libération, les témoignages des filles restent accablants pour Friday. « Traitements inhumains », « maltraitance », « prostitution forcée », sont, entre autres ce qui étaient réservé aux pensionnaires des lieux en question, selon elles. Avec de tels traitements, ces filles semblaient devenir des adeptes inconditionnelles du commerce du sexe ; puisqu’elles confièrent qu’elles n’avaient plus le choix, au point qu’il leur arrivait de se battre entre elles pour des clients. De leurs témoignages, on retient également que d’une fille à une autre, les mobiles d’arrivée au Burkina diffèrent parfois. Par contre, elles confièrent que leurs parents ignorent qu’elles sont dans ce pays. Paradoxalement, certaines d’entre elles étaient mères d’enfants de bas âges, témoigne un éducateur social. Une fois hors du maquis « Les 4 SAISONS », ces filles ont été hébergées par les services régionaux de l’action sociale des Hauts-bassins et d’autres auraient été envoyées à l’ambassade du Nigeria au Burkina Faso.

Signes avant-coureurs des pratiques au maquis « Les 4 SAISONS»

Selon une source proche de la municipalité de Houndé, depuis le 1er trimestre de l’année 2017, des suspicions étaient persistantes sur les mœurs qui avaient cours au maquis – restaurant « Les 4 SAISONS ». La ville bruissait  de ce qui s’y passerait. Un habitué du maquis « Les 4 SAISONS » témoigne  avoir constaté le 31 décembre 2016, une file indienne de clients pour voir les filles sous exploitation de Friday. Suite à ces confidences, les autorités municipales de Houndé, qui ne méconnaissent pas Friday, lui ont intimé l’ordre de se conformer à la règlementation en vigueur relative aux genres de lieux dont il fait la promotion. Il fait parvenir alors à la mairie, une demande d’autorisation d’ouverture d’un maquis. Une enquête de moralité est diligentée pour donner suite à la demande. Les conclusions de l’enquête n’ont certainement pas permis à la municipalité de lever le lièvre. Puisque par la suite, Friday a adressé une invitation officielle à certaines personnes à l’occasion de l’ouverture officielle le 03 septembre 2017, de son « Mini-hotel » selon ces termes.

CARTE INVITATION

On peut lire sur cette carte d’invitation : « La famille Evangéliste Dennis F. NWAFOR, vous invite cordialement à l’ouverture de leur Mini-hotel et la cérémonie d’anniversaire à Houndé, province de Tuy ». Les faits de traite d’être humains on peut-être eu raison des activités de Friday.  A en croire un conseiller municipal à Houndé, si « Les 4 SAISONS » est fermé, c’est parce que Friday traitaient ses filles qui y sont, comme des esclaves, si non, d’autres maquis similaires existent à Houndé. L’élu municipal fait ainsi allusion aux chambres de passe, qui selon lui, ont connu une prolifération dans la ville, depuis l’arrivée de la société minière.

 

2 réflexions sur “TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS, UN ÉVANGÉLISTE A LA TÊTE D’UN GRAND « TEMPLE DE LA PROSTITUTION» A HOUNDE

  1. « Selon une source proche de la municipalité de Houndé, depuis le 1er trimestre de l’année 2017, des suspicions étaient persistantes sur les mœurs qui avaient cours au maquis – restaurant « Les 4 SAISONS ». La ville bruissait de ce qui s’y passerait. Un habitué du maquis « Les 4 SAISONS » témoigne avoir constaté le 31 décembre 2016, une file indienne de clients pour …. »

    Ainsi donc, avec de telles dispositions à la dilettante de nos autorités, et la prolifération aisée de ces genres d’institutions d’esclavages sexuelles dans nos sociétés, et qui se passent sans inquiétude de la part de nos Gouvernants, nous posons la question suivante:

    Ces filières, ces institutions d’exploitation humaine et de prostitution, qui parviennent à s’ insérer si facilement dans nos Sociétés, nos Villes et nos Contrées, ne pourraient-elles pas, un jour, un temps, en temps opportun, servir d’infiltration appropriée pour des Filles Kamikazes, style Boko- Haram, contre nos mêmes Sociétés Villes et Contrées?

    Par anticipations, nous émettons ici, et officiellement, notre S.O.S!

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